En tant que salarié, vous vous posez certainement de nombreuses questions sur votre retraite. L’âge, le montant, les principes, les points de retraite ainsi que vos cotisations font partie des interrogations les plus communes. Il faut savoir que le régime des retraite français est assez complexe et qu’il y a lieu de comprendre le système pour mieux vous situer. Que vous soyez salarié dans le secteur privé, fonctionnaire, travailleur indépendant ou encore agriculteur, votre statut actuel définit déjà votre future retraite. Dans cet article, nous allons nous intéresser particulièrement à la retraite des agriculteurs.
L’ensemble des agriculteurs est assujetti à la caisse de Mutuelle Sociale Agricole ou MSA. Il existe deux sortes de régimes : les salariés agricoles (1) et les exploitants agricoles, leurs conjoints et aides familiaux (2). La MSA gère la Sécurité sociale des salariés et non-salariés agricoles.
Pour les agriculteurs, un travail de trois mois n’équivaut pas à un trimestre de retraite. En général, les agriculteurs valident leur trimestre lorsqu’ils arrivent à obtenir un certain revenu, soit 1 464 euros en 2017. Ainsi, lorsqu’ils gagnent 5 856 euros (1 464 x 4), cela équivalait à 4 trimestres, sans prendre en considération le nombre de mois ouvrés. Les non-salariés agricoles, eux, percevront une retraite de base composée d’une retraite forfaitaire et d’une retraite proportionnelle. Cette pension de base est plafonnée.
Si vous décidez de rester actif malgré le fait d’avoir l’âge légal et la durée de trimestres requise pour partir à la retraite, votre pension de base subira une majoration de 1,25% par trimestre civil. Aussi, vous obtiendrez des points supplémentaires. Cela dit, vous pouvez tout aussi bien cumuler emploi et retraite : liquidez toutes vos pensions tout en continuant à travailler. Vous pouvez aussi ne percevoir qu’une partie de votre retraite et rester professionnellement actif.
En outre, toutes les personnes travaillant dans le secteur agricole sont obligatoirement affiliées à un régime de retraite complémentaire. Les salariés non cadres sont affiliés à la CAMARCA pour le régime ARRCO, et les employés cadres sont adhérents à la CAMARCA pour le régime ARRCO et à la CRCA pour le régime AGIRC. Si le salarié a plusieurs employeurs, il est affilié aux caisses ARRCO et ARGIC de chacun de ses employeurs. Les cotisations sont versées en déduction du salaire brut, mais aussi de la part des employeurs. Le taux de ces cotisations varie en fonction de la caisse, du statut de l’employé et du montant de son salaire qui sera inscrit en fonction du plafond de la Sécurité sociale.
Quant au régime de retraite complémentaire des non-salariés agricoles, ces derniers doivent verser des cotisations calculées sur un revenu minimal basé sur le SMIC horaire au 1er janvier de l’année concernée. Pour en bénéficier, il faut avoir liquidé la retraite de base et avoir atteint la durée d’assurance requise pour obtenir une retraite à taux plein.
En cas de décès de l’agriculteur, le conjoint ou ex-conjoint pourra bénéficier d’une pension de réversion à condition d’avoir au moins 55 ans. Il bénéficiera d’un montant égal à 54% de la pension de base et de la pension complémentaire du salarié (s’il ne s’est pas remarié). Le conjoint peut cependant renoncer à la réversion s’il décide de reprendre l’exploitation et d’additionner les droits de l’assuré à la pension.